LE PRINCIPE DE MYRIAM

Extrait de « Visions Esséniennes » de Daniel Meurois

LE PRINCIPE DE MYRIAM
Dans cet espace que le cœur sait tisser comme on tisse un cocon, la voix qui n’a pas d’âge est venue me chercher à nouveau. Elle projette sa lumière sur ce « maintenant » depuis si longtemps annoncé et qui n’admet plus le sommeil routinier des âmes.
« Le sommeil de l’âme, fait-elle, étend son ombre sur tous ceux qui ne se rendent pas à l’évidence… et l’évidence clame que ce monde tourne sur lui-même, prisonnier dans les toiles d’araignée d’un antique fonctionnement. C’est le fonctionnement binaire et simpliste de quelques sempiternels patriarches dominateurs, véritables dinosaures de la conscience.
Par ces mots je veux te dire, ami, que les rouages de votre pensée et de votre façon d’être sont bel et bien usés. Leur conception date d’un temps où la Vie pouvait encore vous accorder le fait de ne pas parvenir à voir plus loin que la « portée d’un ego »… Mais les temps bougent comme un corps grandit et si vous ne vous déplacez pas avec eux vous devenez aussitôt adeptes du culte du « cerveau reptilien ».
Sans doute trouvez-vous mes paroles bien guerrières, pourtant elles sont juste de cette violence que réclame votre être afin de réagir. Vous n’avez pas besoin que de caresses, savez-vous ?
Lorsque j’évoque votre monde, je pointe le doigt tout autant sur votre monde intérieur que sur cet « univers » extérieur, dont vous affirmez la plupart du temps être les victimes impuissantes. L’enlisement que vous vivez tient pour une bonne part au fait que vous vous comportez quotidiennement d’une « mâle-façon » - tous ou presque - hommes et femmes. Je veux dire que ce sont les vertus mâles ou réputées telles qui priment en vous au point de vous rendre borgnes à votre propre insu.
Que se passe-t-il, dites-moi, si un seul de vos deux yeux fonctionne ? Vous perdez toute perception de relief ; la notion de profondeur vous échappe. Il en va de même sur l’océan de votre conscience… Si vous êtes sans cesse accoudés au bastingage gauche de votre embarcation, celle-ci s’en trouve déséquilibrée. Je ne fais pas seulement référence aux fameux cerveaux gauche et droit mais aussi à la façon dont vous concevez la mise en valeur de chacun de ces centres.
En effet, lorsque vous prenez conscience de leur polarité respective, vous le faites d’une manière toute masculine ; vous continuez à classer, à répertorier, donc à dresser des barrières et vous demeurez, mes amis, des êtres duels tout en clamant la beauté de l’équilibre des forces… Suprême ruse du mental humain qui se prend à son propre jeu. C’est ainsi que le Feu masculin continue de brider le Feu féminin et que le Feu féminin accepte un peu plus d’être absorbé. En vérité, pourtant, il serait plus juste de dire que c’est le mâle qui s’efforce d’être un peu plus mâle et la femelle qui cherche les vertus du mâle.
Si le Feu féminin s’en vient, qu’il s’en vienne réellement et ne se mette pas à balbutier les rudiments d’un credo d’ores et déjà élimé.
Le temps annoncé s’est écoulé depuis que le Maître Jésus a évoqué l’apparition rénovatrice du Principe de la Mère Divine sur cette Terre… et chacun aujourd’hui constate à quel point, d’un bout à l’autre du monde, les femmes tentent de prendre la place qui leur revient. Mais quelle est-elle donc cette place ? Devant l’Absolu, comme elle est loin de tous les « féminismes » que ce siècle a vu éclore ! Certains y ont vu les balbutiements du Feu féminin s’efforçant de reprendre sa place.
En réalité, pourtant, c’est une nouvelle fois le Principe masculin qui s’est exprimé. Il lui a suffi de changer de masque en empruntant la voix de certaines femmes. Lorsque la femme cherche à s’approprier les caractéristiques de l’homme, elle s’identifie au pauvre qui, affichant des idéaux d’égalité, ne rêve en fait que de conquérir les privilèges du riche. Toute force qui tente de prendre la place d’une autre en s’appuyant sur des mécanismes analogues n’est jamais à sa place. Elle est un fac-similé de la précédente… C’est pourquoi l’histoire de l’humanité n’est autre, jusqu’à présent, qu’une succession de modèles de pouvoirs et de dominations qui se reproduisent et se copient les uns les autres.
Que votre humanité voyage de dictatures en monarchies puis en républiques ne change rien à tout cela parce que le vent dont elle gonfle ses voiles ne parle que de rapports de forces. L’incessante lutte intérieure que se livrent vos âmes en allant du dominant au dominé est un bégaiement dont il vous faut vous défaire. Le Feu féminin qui s’en vient aujourd’hui a pour mission de mettre fin à un tel combat. Il a pour fonction de réinventer l’homme et la femme en ce monde, je veux dire d’en révéler une autre image, plus solaire, plus christique au sens universel du terme.
Oui, le Feu du Verseau est féminin… mais rien en lui n’est doucereux car il tranchera résolument avec le passé en suggérant d’autres modèles de Vie. Tous ceux qui, aujourd’hui, acceptent de secouer l’arbre de leurs habitudes sont les frères et les sœurs de Myriam de Magdala. Ils s’avèrent féminins au sens déstabilisant mais constructif du mot. Leur mission globale des rapports que la Vie engendre est réunificatrice et c’est en ce sens qu’elle se montre déstabilisante et provocante.
Construire l’Amour et l’Union constitue en effet l’ultime provocation au sein de ce monde car construire n’est pas discourir. Construire c’est d’abord imaginer, aller de « pourquoi pas » en « pourquoi pas », d’ « utopies en « utopies ». Voilà pourquoi le Feu féminin est hérétique de toute éternité.
L’hérétisme est-ce qui vous tend les bras, non pas demain mais aujourd’hui même, dès lors que vous n’êtes plus satisfaits d’être au nombre des « photocopieuses » à la surface de cette Terre.
Le Feu féminin du Verseau suggère de ce fait une nouvelle définition de la spiritualité. Celle-ci est la plus ouverte qui soit, toute d’air et d’eau et pourtant extraordinairement incarnée dans la terre. Elle a pour mission de réconcilier entre eux tous les aspects de l’existence afin de laisser finalement appréhender la Vie. C’est une spiritualité de rupture et de communion. Comment cela peut-il être ? La rupture se fait avec les conventions, les dogmes et leurs pétrifications ; la communion avec la redécouverte d’un Amour sans artifice et d’un partage sans marchandage. En matière d’Amour et de Lumière, voyez-vous, l’hérétisme c’est d’être soi-même, sans dissimulation, soi-même avec soi, soi-même avec autrui, sans faire de rétention.
Que le Principe de Myriam vous habite donc si vous décidez de vous compter au nombre de ceux qui entreprennent de réformer le monde en eux ! Je veux dire non pas au nombre des docteurs en belles paroles mais au nombre de ceux et celles que les responsabilités n’effraient pas.
La langue de bois a envahie toutes les couches de vos sociétés, y compris sa couche religieuse. Elle s’y agite. Le Principe de Myriam, quant à lui, prend l’aspect d’une langue de Feu qui réveille un besoin d’authenticité.
Si vous sentez la non-convention opérer tranquillement son œuvre en vous, si vous percevez l’audace et l’intrépidité sous saisir l’âme, si vous voyez l’hypnose sociale ne plus avoir d’effet sur vous tandis que vous aspirez à la compassion et à la tendresse, alors c’est que le Feu féminin de Myriam vous est déjà familier. Que veut-il ? Que vous osiez ce que vous n’avez jamais osé. Devenir un ferment, un levain. Point besoin d’attendre la perfection pour cela. Une telle attente, un semblable prétexte de « travail sur soi » serait bien plus une déclaration d’orgueil et de paresse qu’une manifestation d’Amour.
Toute femme aujourd’hui doit réaliser la tâche rénovatrice qui est sienne. Elle seule, ou son principe vivant en l’homme, peut véritablement oser tourner la page.
Savez-vous que chaque nuit des millions de femmes se retrouvent par petits groupes, dans la lumière, hors de leur corps et au pays de leur conscience ? Elles se retrouvent non pas contre les hommes, non pas pour marquer une différence et imposer leur façon de rêver le monde… car il ne s’agit pas d’un complot. Elles s’assemblent pour construire. Il ne s’agit nullement de saper le « système mâle » mais d’induire la métamorphose là où règne l’immobilisme. Leur compréhension de la Mécanique sacrée leur a révélé le fait qu’il n’y a jamais à lutter CONTRE quelque chose, mais à se positionner et à œuvrer POUR autre chose. Ainsi l’éternel engrenage des rapports de force ne se voit-il plus alimenté et l’ombre de l’énergie de combat ne s’étend-elle plus.
J’ai parlé de rêver le monde… et en effet c’est bien de cela dont il s’agit lors de ces rencontres nocturnes d’âmes à âmes.
La « mâle-façon » de gérer l’existence bannit depuis toujours le rêve car elle l’oppose à la réalité quotidienne. Pourtant cette dernière ne serait-elle pas elle-même issue d’un rêve ? N’est-elle pas une façon de penser qui s’est incarnée ? Chacun de vous projette hors de lui son mode de vision de la vie. Si vous pensez petit, vous construisez petit. Ainsi avez-vous échafaudé votre monde ; vous l’avez rêvé dans les limites de vos capacités d’aimer… car l’Amour est Imagination sacrée, Rêve divin. Ainsi également votre quotidien est-il borné comme un champ hors duquel aucunes semailles ne sont autorisées.
Comprenez-le bien… Le but du Feu féminin n’est pas de supplanter le Feu masculin. Il est d’aider à la transformation de la « mâle-façon » qui gène l’univers en une « masculine façon » de le faire.
Le rêve est la seule réalité qui soit… Méditez ces paroles car elles dépassent l’entendement humain moyen de ce temps. Dieu - ou ce que vous appelez Dieu - est le premier rêveur. Nous voyageons dans son rêve pour apprendre nous-mêmes à rêver, c’est-à-dire à nous imaginer plus beaux, plus lumineux encore… et à nous réaliser ainsi.
Je sais, amis… tout cela paraît aller à l’encontre de quelques grands enseignements issus de l’Orient. Cela parait… Simplement… car ce n’est pas l’aspect traditionnel de la question qui est abordé ici. Dans l’absolu, vous vous situez par-delà le rêve. Votre demeure est dans cet infini plus haut que les sphères, là où siège la Divinité… mais le rêve reste néanmoins sacré parce qu’il est l’Instrument divin par lequel toute la Création a été conçue et a pris forme. C’est ainsi que derrière l’obstacle qu’il paraît représenter, il devient l’Outil de la Transformation dès que l’on approche son essence hors des schémas préétablis.
Le Feu féminin contient une bonne part de rêve parce qu’il est audace et que sans audace, il ne saurait y avoir d’avance. L’audace consiste par exemple à imaginer qu’une société puisse exister sans système monétaire, sans organisation militaire ou policière. L’audace consiste également à émettre l’idée que le Christ n’a pas nécessairement voulu le Christianisme, le Bouddha le Bouddhisme et Mahomet l’Islam. C’est développer l’utopie ou l’hérésie pour changer de « programme intérieur ». Cette notion vous déplaît ? Et pourtant vous êtes bel et bien programmés. Vous vous êtes vous-mêmes implanté un programme de fonctionnement qui vous rend réceptifs à d’autres programmes puis demandeurs de ceux-ci… lesquels programmes, si nous poussons plus loin la réflexion, suppriment en vous jusqu’à la conscience de votre auto programmation initiale. C’est ainsi que se joue la vie à Babylone… entre robots. Votre évolution, votre bonheur, votre affranchissement sont affaires d’imagination et de volonté, deux attributs de la force d’Aimer.
Que surgisse donc la Femme, la Mère, l’Épouse, la Matrice derrière chaque regard que vous aller porter sur l’univers… car ce n’est pas simplement votre petit carré de société qui est concerné par tout cela. C’est en effet l’Univers dans sa totalité, aussi sûrement que l’on ne touche pas à un arbre dans un jardin sans modifier l’équilibre de ce dernier.
La déprogrammation qu’enclenche désormais le Feu féminin se fera sentir jusqu’au cœur de vos cellules si vous acceptez de lui ouvrir la porte. Je veux dire que le problème de conditionnement aux réflexes dualistes qui engendrent la souffrance est depuis fort longtemps devenue également affaire de génétique. Les peurs, les besoins de domination et la bestialité se lisent dans votre A.D.N. Vos gênes en ont reçus l’empreinte au fil des Ages. Voilà ce qui explique en partie votre difficulté à réagir face à l’enlisement de votre monde. Voilà pourquoi vous êtes depuis si longtemps amorphes devant sa vanité et son absurdité.
Laissez-moi vous dire que votre Terre n’est pas la seule à porter des êtres ayant forme et intelligence humaines. Ceux qui prétendent le contraire sont ceux-là même qui, dans les siècles passés, auraient brûlé les navigateurs qui soupçonnaient d’autres continents au-delà des océans. Ce sont les mâles que j’évoquais tantôt. Ce sont les photocopieurs des antiques schémas… Et parmi eux il est bien sûr des femmes, comprenez-moi !
Laissez-moi vous dire également que le problème génétique auquel je viens de faire allusion représente une des raisons pour lesquelles votre monde est régulièrement visité par certaines « intelligences venues d’ailleurs » selon une expression prudente et consacrée.
La Bible et cent autres Traditions issues de tous les horizons de la Terre témoignent des incursions épisodiques de ces « Anges » ou des ces « Élohim » venus visiter les « filles des hommes ». Le phénomène a lieu une fois de plus encore aujourd’hui, de façon différente, plus subtile. Le but reste le même parce que l’humanité a continué à s’embourber tandis qu’elle a amorcé un inévitable et délicat virage. L’encrassement des pensées dans la sphère de vie terrestre a réellement réussi à polluer le code génétique de l’homme qui s’y trouve. Tout ceci n’est pas la trame d’un mauvais scénario mais un aspect de la réalité à laquelle vous participez tous autant que vous ne vous êtes pas pris en mains.
Le Principe de Myriam aura mis deux fois mille ans à s’incarner. Aujourd’hui, c’est enfin chose faite bien qu’il demeure petit enfant chez la plupart d’entre vous.
L’enseignement « chrétien » qui évoque la « résurrection de la chair » est une allusion mal comprise et déformée à la nécessité de modifier les lois du fonctionnement humain terrestre. Le monde de Shambhalla qui donna autrefois naissance, entre autres, au courant de pensée essénien représente le modèle parfait de l’ascension possible de chacun, débarrassé, corps et âme, de toute souillure. Le Feu féminin que je vous annonce est une voie qui mène assurément à ce monde. Quant à Shambhalla ce n’est autre que la Jérusalem Céleste de la Tradition occidentale, le Symbole absolu de ce qui vous attend au bout de l’Audace.
Comprenez que le Principe qui animait Myriam de Magdala et ses compagnons esséniens ne vous suggère pas de vous tourner vers le passé. Il vous invite au contraire à devenir totalement présents dans votre Présent et à rompre avec tout ce qui plombe la matière et la conscience. Dès que l’on vous annonce qu’une chose est impossible, efforcez-vous de vous la représenter comme réalisable. Explorez tous les « pourquoi pas » du monde. C’est ainsi que vous commencerez d’enclencher le mécanisme du Principe de Myriam en vous affranchissant de la programmation des générations passées.
Le défi a pris, bien sûr, une toute autre forme qu’il y a deux millénaires. Son essence cependant demeure identique. Celle-ci met en évidence une approche non-conformiste, inclassable et souvent déroutante de la spiritualité. Elle en fait un moteur universel qui peut et doit se mêler à tous les domaines de l’existence. L’essence de cette spiritualité n’est pas une philosophie dans le sens où la majorité des philosophies sont davantage des systèmes de jouissance intellectuelle que des apprentissages de la Sagesse. On n’adhère donc pas au Principe du Feu féminin comme on adopterait une croyance ou un mode de pensée. On laisse simplement sa Force immanente reprendre pleinement sa place en soi. En fait, l’Energie féminine tire du mouvement et donc de la métamorphose une bonne part de son potentiel. Ainsi représente-t-elle le non-jugement par excellence. Elle ne saurait bannir puisqu’elle n’a pas une vision pétrifiée de la Vie et puisqu’elle expérimente continuellement elle-même toutes les formes de bannissement.
L’intuition est le levier par lequel elle entre en action, sorte d’ « instinct humain » que l’on ne peut en aucun cas assimiler à une perception vaporeuse mais à une connaissance réelle des possibles qui restent à incarner.
Soyez bien certains vous qui entendez ces paroles, que tout cela ne se réduit pas à une succession de mots. Cela correspond à une réalité que vous ne tarderez pas à découvrir si vous décidez de ne pas vous bander les yeux une fois de plus.
Placez-vous avec courage au sommet de votre montagne intérieure et recevez ces deux questions : Que vous demande le monde établi ? Que vous demande votre cœur non révélé ? Je dis bien « non révélé » car il advient généralement que le cœur révélé, celui que l’on écoute, celui qui confond affection et émotion avec Amour, adopte la fixité de la raison du monde tout en s’imaginant fonctionner sur un autre mode.
Le monde établi attend de vous que vous l’entreteniez indéfiniment, que vous le confortiez dans ses raisonnements et que vous finissiez toujours, quoi qu’il arrive, par vous incliner devant les hommes et les femmes qui y déterminent leurs propres règles du jeu. C’est le monde des pouvoirs politiques, économiques, religieux ou scientifiques. Tous ceux-ci sont liés car ils oeuvrent pour la même force d’immobilisme. C’est l’univers de ceux qui donnent des leçons tout en s’offrant officiellement au bien commun.
En ce qui concerne votre cœur non révélé… ne pensez pas qu’il soit l’inverse de tout cela. Il s’en détache plutôt, il l’observe et apprend la compassion à son contact. Comment la force du cœur véritable pourrait-elle s’opposer à quoi que ce soit ? Elle ne constitue pas un bloc qui se positionnerait entre l’Ombre et la Lumière car elle comprend que tout ce qui repose sur une loi binaire est toujours le fruit d’une conscience balbutiante. Elle clame qu’il n’y a pas que le Bien et le Mal parce qu’il y a aussi « ce qui fait avancer »… Et « ce qui fait avancer », je vous le dis, c’est invariablement « ce qui dérange ». C’est le cheveu long là où la coupe « à la romaine » est de rigueur… et vice versa. C’est l’objection de conscience là où le « Ministère de la guerre » se dissimule derrière le masque de celui de la « Défense ». C’est le refus de la mainmise « scientifique » là où la Science pontifie derrière des dogmes quasi religieux. C’est l’insoumission à la Religion là où celle-ci ne relie plus mais cloisonne et appelle à l’intolérance. C’est enfin tout ce qui fait dire « non » face à ce qui hypnotise… Et ce qui hypnotise, vous le comprendrez aisément, c’est évidemment tout ce qui incite à faire croire que le bon sens règne là où l’on se trouve. C’est aussi ce qui procure la tranquillisante sensation de pouvoir dire ce qui est Lumière et ce qui ne l’est pas.. Pourtant amis, ce qui, en vérité, a le visage de la Lumière, ce qui peut se nommer spiritualité, ne serait-ce pas, tout simplement, ce qui est humain ? Combien d’hommes et de femmes prétendant à une spiritualité vraie ne se comportent pas même en humains ! Combien en est-il de ceux-là qui vouent un culte inconscient à la « guillotine mentale » ?
Le Principe du Pharisien est toujours vivant. C’est un principe éternel voisinant difficilement, lui aussi, avec le ferment féminin qui vient rénover ce monde. Le conformisme hypocrite qu’il sous-entend sème une bonne conscience qui fait stagner ce que vous ne pouvez laisser grandir en vous dès que vous invitez la Lumière à votre table.
S’il est donc capital que le peuple des femmes entre en pleine possession de son rôle réformateur sans plus tarder, il est néanmoins majeur que celui des hommes accepte de réveiller la Femme en lui.
Tout ceci n’a rien à voir avec les méandres de la sexualité. Ces derniers sont seulement une traduction anarchique et souvent douloureuse de la transformation que j’évoque.
Votre humanité veut tout simplement accoucher un peu plus de la partie féminine de son être. Les deux sexes sont assurément concernés. Cela ne donne la suprématie à aucun d’entre eux mais vise à l’équilibre des deux. Une telle affirmation peut, bien sûr, paraître d’une banale évidence dans un domaine où beaucoup a été dit. Pourtant, encore une fois, entre l’idée et le passage à l’acte il existe un ravin à combler. C’est votre tâche que de le faire, là où vous vivez, là où vous travaillez.
Les Frères esséniens qui ont tant nourri les pensées et les actes de Myriam de Magdala laissaient s’exprimer en eux une bonne part de Feu féminin. C’est-ce qui les rendait à la fois dérangeants et efficaces. Nombre d’entre eux sont aujourd’hui de retour, disséminés de par le monde. Peu importe de savoir si l’on a jadis porté ou pas leur robe blanche. Ils ne constituent d’ailleurs pas une élite car ce terme ne signifie rien devant l’Eternité. Ils forment plutôt un levain invisible parmi d’autres levains issus d’autres fournils. Leur idéal et leur engagement génèrent continuellement une énergie puissante, une forme-pensée collective que l’on appelle égrégore. Cette force les relie et les rassemble sur les plans subtils en un « collège » même si leurs rencontres physiques sont peu fréquentes. Chacun peut se relier à cet égrégore s’il en sent l’appel au fond de lui. Mais attention… percevoir cet appel au fond de soi, ce n’est certainement pas se sentir « appelé » au sens égotique du terme. La notion « d’élu » est un non-sens.
Prenez garde de ne pas vous compter au nombre de ces « humbles serviteurs » qui clament à tout vent leur humilité, leur « essénisme » ou leur « catharisme » de jadis. Le Feu féminin est réellement souterrain. S’il lui arrive parfois de se montrer au grand jour c’est juste pour raviver les mémoires, chanter l’Amour sur une mélodie autre, plus large encore, et secouer les conforts. Reliez-vous donc, disais-je, à cet égrégore. Ne le craignez pas, même si cela conduit vos pas vers une zone de chamboulement. Le séisme est inévitable pour votre monde. Si vous l’invitez en vous en cherchant à poser sur tout un regard plus pur, plus amoureux et non-dualiste, vous serez d’autant moins ébranlés lorsqu’il gagnera ouvertement vos sociétés. Ainsi laissez-vous porter par la vague, ne luttez pas contre elle. Son avance ou son recul n’est pas du fait de la race humaine mais de la Volonté et du Souffle divins. C’est l’impulsion de l’Eternelle qui exprime son jeu et vous ne pouvez aller contre car c’est alors contre vous-mêmes que vous vous dresseriez.
Comment se relier à l’égrégore essénien de réforme ? Tout d’abord en cultivant la volonté d’être des « détonateurs » pour tous ceux que vous croisez. Ensuite en laissant le baume de la Mère divine agir à travers ce détonateur. Que l’on se dise à votre contact « Celui-ci est différent. Pourquoi donc ? »… Et que la réponse soit invariablement « Il voit plus grand, il aime plus large ! »
L’état christique ou bouddhique qui représente le point ultime de la quête plus ou moins consciente de chacun est nécessairement un état de détonateur. Il réclame un niveau de compréhension et de réalisation qui fait basculer en révélant une autre logique.
Voici un exemple très concret : il advient parfois qu’un être vous retire son amitié ou son amour… Le fonctionnement « romain » de notre société, la logique du perroquet ou du mouton qui vous attachent aux vieux principes de celle-ci et vous dictent presque systématiquement de priver, à votre tour, ce même être de votre amitié ou de votre amour. C’est comme un réflexe et c’est aussi la première application de la loi du talion. « Je n’aime pas untel parce qu’il ne m’aime pas. » Chacun a déjà expérimenté une telle réaction infantile et verrouillante Je dis verrouillante parce qu’elle cantonne l’individu à une boucle fermée. Elle le place dans un univers hermétiquement clos, celui du donnant-donnant et d’un marchandage dont il ne se sort pas puisque la société cautionne sa réaction. C’est de ce genre d’attitude que l’on étouffe en s’y agrippant malgré tout, sûr de notre bon droit. Cela colle à la peau comme un patrimoine génétique.
Le Principe qui s’en vient ébranler les certitudes de cette Terre suggère de rompre une telle chaîne et tous les conditionnements qu’elle illustre. Ce faisant, il propose une clé d’accès à la sérénité. Mais voulez-vous réellement déblayer le chemin pour arriver à sa portée ? Y a-t-il assez de place en vous - et suffisamment d’audace aussi - pour accueillir cet aspect novateur du Feu féminin ? Ce n’est pas simplement d’un ravalement de façade dont il s’agit. Il est beaucoup plus question de repenser les plans de votre demeure toute entière. Vous êtes l’architecte de votre vie, de votre espace intérieur et coresponsable de l’espace du monde, ne l’oubliez pas. C’est vous qui bornez, qui tracez, qui édifiez. La vie et le bonheur s’arrêtent là où vous décidez qu’ils s’arrêtent.
Le Principe de Myriam fait de chacun son propre capitaine. C’est pour cette raison qu’il ne peut parler à ceux qui se conçoivent en éternelles victimes. Son but est de réveiller l’Humain en chaque homme et en chaque femme en stimulant leur force d’autonomie et leur racine divine.
Son but est également de rappeler d’ores et déjà les toutes premières bases de l’androgynat passé et à venir. Myriam de Magdala et la communauté essénienne se montraient intrépides en annonçant précisément, à leur façon, cet équilibre primordial que l’avance des Temps nous suggère une fois de plus. Ils étaient les héritiers d’Isis, l’Instructrice souterraine et « obscure », au sens « secret » du terme, de l’ancienne Egypte.
Le Feu d’Isis est toujours un feu conspirateur. Il se manifeste comme une force qui travaille tout à la base là où, généralement, il y a douleur parce que rigidité. Pourtant, sa conspiration ne revêt jamais l’aspect d’un complot ourdi par quelques-uns car elle n’est jamais le fruit d’une mécanique mentale. Ne voyez donc pas dans son action la conséquence d’un montage intellectuel visant à installer un pouvoir à la place d’un autre pouvoir. Elle est sacrée dans son essence puisque, à travers le questionnement et l’ébranlement qu’elle suscite, elle laisse fleurir le libre-arbitre. Il faut être, avouons-le, un peu funambule pour entendre et appliquer son enseignement.
Si mes paroles trouvent écho en vous, c’est sans doute qu’il y a précisément quelque talent, quelque confiance et quelque certitude de funambulisme au fond de votre cœur. Dès lors n’en restez pas aux mots ni aux séminaires où l’on est « entre soi » ou entre « initiés ». Votre monde se meurt de ces familles « d’initiés » dans lesquelles on continue d’user les mots les uns contre les autres et où l’on fait finalement le jeu d’une société mensongère.
Si l’aspect transformateur du Feu féminin signifie quelque chose pour votre âme, qui que vous soyez vous en devenez canal et donc responsable. Responsable non pas seulement dans les idées que vous avancez mais aussi et peut-être surtout dans votre comportement économique, social, politique, religieux ou spirituel.
Le regard et le cœur du Verseau qui s’annonce englobent tout, voyez-vous. Le Verseau comprend que rien n’est impur par essence. Rien en lui, soyez-en certains, ne donne pourtant de leçon car son Feu n’est pas de ceux qui crient « je sais ». Au contraire il murmure « apprenez, expérimentez, vivez ».
Les donneurs de leçons font « la une » des médias à chaque jour qui se lève. Ils continuent de réciter la philosophie dans laquelle votre univers s’enlise depuis des centaines de millénaires. Ne vous livrez plus à eux pieds et poings liés. C’est votre cœur, votre âme, votre esprit qui ont toute puissance sur votre vie. Vous êtes nés pour apprendre, répandre et enseigner l’Amour. Ainsi, tous les passages à niveau auxquels votre monde vous fait croire ne peuvent avoir de prise sur vous dès l’instant où vous en percevez le dessein hypnotique et la vanité.
Lorsque vous serez pleinement conscients de tout cela, alors naîtra une naturelle noblesse dans votre façon d’être et d’agir… Alors aussi, vous ne demanderez plus « que dois-je faire ? » parce que la réponse sera évidente. »