Se libérer des addictions méthode de bourrin.

Nous avons écouté avec mon groupe une conférence d’un lama tibétain qui, à un moment, a abordé le problème des dépendances, des addictions, et il disait que dans les enseignement bouddhistes, s’ils veulent que vous arrêtiez de fumer, il vous diront : « Eh bien, fumez deux, trois ou quatre fois plus que ce que vous ne fumez actuellement. » S’ils veulent que vous transcendiez une dépendance au sexe, ils vous diront d’avoir encore plus de rapports. Autrement dit, si vous voulez arrêter quelque chose, ils vous diront d’abuser de cette chose.
Un enseignement similaire de la Loi de Un dit que pour atténuer un déséquilibre, c’est-à-dire un schéma de comportement négatif, ce déséquilibre doit d’abord être accentué. Ainsi, si vous avez une habitude négative ou un modèle négatif qui vous a entraîné vers le fond, vous pourriez peut-être vivre une expérience pire encore à l’avenir. Et ce n’est qu’alors que vous vous dites : « Je ne veux vraiment plus faire ça ! »
Une autre chose intéressante que ce lama tibétain disait : « Pour devenir un Bouddha pur, vous devez transcender l’espoir et la peur. » Or, regardez à quel point notre société est gouvernée par l’espoir et la peur. Nous avons peur de tant de choses et nous pensons que l’espoir va éliminer la peur. Mais quand on espère, on n’est pas dans l’instant présent. L’espoir est aussi une dépendance en fin de compte, comme quand on dit : « j’espère que les choses vont bien se passer, j’espère que tout va bien aller ».
Nous pouvons nous servir de nombreuses expériences pour équilibrer notre karma. En analysant, en acceptant et en comprenant nos expériences, ce qui est superflu disparaît. C’est une des grandes lignes de la Loi de Un. Ils disent de « distiller l’amour et la sagesse que vous pouvez trouver dans vos expériences. » Ainsi, l’amour et la sagesse, c’est ce qu’il reste quand le négatif disparaît. Admettons que vous aimez la malbouffe… eh bien, assouvissez votre désir. Alors, bien sûr, vous avez souvent une indigestion, vous remarquez que votre peau se craquelle. Vous êtes si fatigué que vous dormez souvent. Vous êtes de plus en plus malade, vous prenez du poids, devenez obèse. Les gens ne vous regardent plus comme avant. Puis, à un moment donné, vous finissez par vous dire : « Je n’aime pas être gros. Je n’aime pas ne pas avoir de copine (ou de copain). Je ne veux plus être la risée de mes partenaires de travail. » Alors vous décidez que vous pouvez changer les choses. Vous pouvez changer votre façon de manger.

Ici, vous avez analysé vos expériences. Vous avez accepté que vous mangiez trop et vous avez compris ce qui se passait. Vous avez trouvé l’amour et la sagesse dans l’expérience de surpoids et vous l’avez laissée disparaître. Vous changez votre régime alimentaire par une nourriture plus saine et plus équilibrée.

Ces citations de la Loi de Un disent aussi qu’ils ne veulent pas que vous essayiez de surmonter quoi que ce soit. C’est un point essentiel, car si vous essayez de surmonter quelque chose, cela signifie que vous la voulez toujours. Il est ridicule de penser que vous allez être capable de surmonter n’importe quel type d’émotion négative parce que « surmonter » veut dire que vous n’avez pas vraiment changé quoi que ce soit. Vous ne faites que reporter ce que vous voulez. Vous n’avez pas vraiment maîtrisé l’enseignement. La philosophie de la Loi de Un nous dit que vous devez vous y plonger et que vous ferez l’expérience de ce que vous voulez vraiment.

J’ai connu une personne qui voulait connaître mon avis car il avait fumé de la marijuana pendant plusieurs années puis, pour diverses raisons, il a décidé un jour d’arrêter. Il a dû, dans ce cas, surmonter la marijuana. Mais quand il a arrêté d’en fumer, une partie de lui voulait vraiment continuer à fumer. C’était très difficile pour lui. Il a dû se forcer à arrêter et il a pu le faire grâce à une grande volonté. Mais la Loi de Un nous enseigne que ce n’est pas bon d’essayer de surmonter quelque chose. Si vous voulez arrêter quelque chose, abusez-en jusqu’à en être dégoûté.
« Vous distillez l’amour et la sagesse que vous avez trouvés dans les choses que vous vivez. » Vous ne voulez pas avoir à répéter aveuglément votre vie. Vous voulez aller au bout des choses, transcender l’espoir et la peur, déjouer les pièges qui vous ont tourmentés pendant si longtemps. Vous ne voulez plus être quelqu’un pris au piège dans cette illusion qui vous pousse à croire que vous ne pouvez pas avoir ce que vous voulez.

Voici un bon exemple : regardez à quel point nombre de politiciens sont anti-gays. Or, que découvre-t-on ? Ils vont dans des bars gays, ils se déguisent en drag queens, ils ont des chaussures à talons, des jupes, etc. Voilà ce qu’ils font. C’est incroyable mais cela arrive tout le temps. Ces gens condamnent l’homosexualité, puis on découvre qu’ils sont homosexuels. Pourquoi ? Parce que ce à quoi on résiste persiste. Si vous vous concentrez sur quelque chose, cette chose vous obsède. Et si vous essaient de surmonter quelque chose que vous avez en vous, cela ne s’améliore pas.

Donc, encore une fois, la très importante mise en garde qu’ils font dans cet enseignement dit que si votre désir empiète sur le libre arbitre de quelqu’un d’autre, c’est là que vous faites preuve d’imagination.
L’imagination est une leçon très importante. Et à ce sujet, j’ai un exemple tout à fait parlant. J’ai fait la connaissance d’un homme, devenu notre ami depuis, qui étudie depuis quelques années la Loi de Un, et en abordant le sujet qui nous intéresse ici, il s’est mis à me raconter une expérience qu’il a vécu. À l’époque, il collaborait dans son travail avec femme qui était une grande alcoolique et quand elle buvait, elle devenait très dominante, narcissique et diffusait sa honte. C’était horrible d’être près d’elle. Elle disait des choses qui faisaient bouillir de rage notre ami chaque fois qu‘il la rencontrait. Il m’a raconté qu’un jour, ils l’avaient invité dans un restaurant à Londres et pendant que la serveuse prenait leur commande, cette femme a commencé à dire des choses qui ont rendu notre ami si furieux qu’il était prêt à exploser. Il avait très envie de lui crier dessus. Puis il s’est dit : « OK, je peux le faire… mais ça porterait atteinte au libre arbitre de quelqu’un d’autre. » Il pensait justement à l’enseignement de la Loi de Un. Dans sa tête, il se disait : « Si elle parle encore, je vais me mettre à hurler. » Puis, finalement, il a juste dit : « Je vais aux toilettes » puis il s’est levé de table pour y aller. Il s’est isolé et s’est assis sur la cuvette du wc, puis a juste rejoué la scène dans sa tête. Il avait gardé son verre à la main et il l’a jeté violemment par terre, puis il s’est mis à commencer à lui crier dessus comme si elle était devant lui et à hurler. Quand il est sorti des toilettes, tout le monde le regardait car il l’avait entendu hurler. Du coup, il s’est enfui du restaurant et s’est retrouvé dans la rue. Il s’est mis alors à repenser à tout ça. Il était là dehors, il avait froid, pas de voiture et même pas d’argent pour prendre un taxi. Il habitait loin de Londres et a mis plusieurs heures pour rentrer chez lui, en faisant du stop.

Une fois rentré chez lui, il a repensé à tout ça. En se posant, sa rage s’est évanouie avant de la ressentir. C’est là, m’a-t-il raconté, qu’il vécu cette expérience de l’imagination. Il a repensé à toute la situation : « J’ai analysé et accepté l’expérience que je vivais. Et j’ai compris. J’ai vécu ce que je désirais dans mon imagination. J’ai distillé l’amour et la sagesse, et j’ai libéré cette femme de mon jugement. Je me suis dit que tout ce que j’avais à faire, c’était de dépasser ça. Je peux respirer. Je peux me rendre compte que tout ce qu’elle dit ne m’atteint pas. »

C’est un très bon exemple parce que, selon la Loi de Un, si quelqu’un vous dit quelque chose qui vous dérange, c’est votre problème. On ne s’énerve pas pour ce qui arrive aux autres sauf si c’est notre problème. Et le plus intéressant, c’est que par la suite, il a eu l’occasion de se retrouver à nouveau dans un restaurant avec cette femme, mais, cette fois, il s’est dit : « Quoi qu’elle puisse dire, si je m’emporte comme la dernière fois, personne ne me ramènera chez moi, je vais me retrouver dans une situation très difficile, donc je laisse tomber. » Et curieusement, il a remarqué que la femme ne s’est pas énervée, elle n’était plus bizarre ni énervante comme la dernière fois, le repas s’est déroulé s’en encombre et après, elle l’a même raccompagné en voiture jusqu’à chez lui.

Vous voyez où je veux en venir ? C’est un enseignement de sagesse très important, parce que les gens qui ne sont pas compatibles avec l’ascension, les gens qui sont encore coincés dans l’égoïsme, la domination, la rancune, la haine, vont se retrouver dans une situation où ils ne seront pas capables de contenir leur colère. Même les gens les plus gentils peuvent avoir un côté sombre. En utilisant cet enseignement, en expérimentant ce que vous voulez, du moment que vous ne faites du mal qu’à vous, vous pouvez vous l’infliger, c’est votre problème. Mais si vous allez blesser quelqu’un d’autre, imaginez-le dans votre tête. Si vous voulez faire l’amour avec une personne, imaginez dans votre esprit ce qui se passe, ce qu’elle ressentira si vous llui brisez le cœur et comment cela va se répercuter sur vous.

Si vous ne pouvez pas tout faire en une vie, vous aurez d’autres vies pour que les mêmes choses se produisent. Mais ce n’est pas une chose que vous voulez, n‘est-ce pas ? Cela signifie donc que vous pouvez analyser, accepter et comprendre vos expériences et qu’elles n’ont pas besoin de se répéter.